Dr Clément Denux - Pôle Orthopédique Toulon Liberté - 141 Place de la Liberté, 83000 Toulon

Quels sont les objectifs et les indications de la chirurgie de la hernie discale lombaire ?

L’objectif de la chirurgie est de supprimer ou d’atténuer largement la douleur sciatique ou crurale qui descend dans votre jambe. Elle a habituellement un effet beaucoup moins net sur le mal de dos, surtout si celui-ci était déjà présent auparavant. Elle est la méthode la plus efficace pour espérer récupérer d’une paralysie sévère.

L’indication chirurgicale repose avant tout sur la parfaite compréhension de la cause de votre douleur par le scanner et/ou l’IRM. Les cas où il est habituel de proposer la chirurgie sont :

En urgence :

Paralysie des muscles contrôlant la continence urinaire et anale : Cela constitue le syndrome de la queue de cheval. Il y a, associés aux paralysies, des troubles de la sensibilité au niveau du vagin ou des testicules et de l’anus. Si ces signes surviennent, une consultation le jour même est impérative. C’est une urgence absolue qui doit être opérée le plus rapidement possible.

Sciatiques paralysantes sévères touchant les muscles importants du pied, du genou ou de la hanche. Une paralysie des orteils isolée n’est pas une urgence chirurgicale.

Sciatique hyperalgique : C’est une douleur insupportable résistante à tous les médicaments, y compris à la morphine. L’impossibilité de supporter la douleur plus longtemps conduit à la chirurgie.

Au-delà de 6 à 8 semaines :

Après échec du traitement médical, une intervention chirurgicale peut être proposée. Elle n’est jamais obligatoire. C’est l’importance de votre douleur et la discussion avec votre chirurgien du rapport bénéfice/risque qui vous feront prendre votre décision.

En quoi consiste l’opération ?

Le but de l’opération est de décoincer le nerf à l’intérieur de la colonne en retirant la hernie discale. L’opération est appelée discectomie lombaire ou ablation de hernie discale lombaire.

Plusieurs méthodes peuvent être proposées par votre chirurgien selon les caractéristiques de votre hernie. Elles sont réalisées pour la plupart sous anesthésie générale.

Méthode classique :

•Cicatrice d’environ 5 cm.

•Décoller le muscle de la vertèbre.

•Retirer la hernie et parfois un petit bout de disque. En aucun cas, on ne peut ni ne doit retirer tout le disque.

•Un drain est parfois posé.

•L’hospitalisation dure de 2 à quelques jours selon les cas.

Méthodes mini-invasives :

•Incisions plus petites (1 à 3 cm).

•Utilisation d’un microscope, de loupes ou d’un endoscope pour réaliser l’opération.

•Aucune méthode n’est supérieure pour la disparition de la douleur dans la cuisse ou la jambe à un mois après l’opération.

•Les techniques mini-invasives diminuent le plus souvent la durée d’hospitalisation (1 ou 2 jours).

Dans des cas bien particuliers, votre chirurgien pourra poser des vis et faire une greffe osseuse associée, et réaliser ainsi une arthrodèse.

Quels sont les résultats escomptés ?

Dans 80 à 90 % des cas, la douleur sciatique ou crurale va disparaître ou diminuer dès le réveil. Le résultat sur le mal de dos est beaucoup moins bon, surtout si vous aviez des douleurs lombaires anciennes. En aucun cas, on ne peut donc vous assurer une guérison définitive.

Paralysies et troubles sensitifs : Peuvent mettre un an avant de récupérer et parfois ne récupèrent jamais.

Récidive de la douleur sciatique : Possible dans 5 à 10 % des cas, parfois très précoce (quelques jours). Elle peut être due à une récidive de la hernie ou à un problème de fonctionnement du nerf.

Douleur lombaire persistante ou majorée : Pose des problèmes difficiles à résoudre. Après un traitement médical complet, et dans quelques cas bien particuliers, une opération d’arthrodèse ou la mise en place d’une prothèse discale peut être proposée.

Quelles sont les suites de l’opération ?

Il est important de vous informer le mieux possible pour évaluer le rapport bénéfice/risque de votre opération avec vos différents médecins. Les suites dépendent surtout de l’habitude du chirurgien et de vos maladies associées. Le plus souvent :

Premières journées :

•Premier lever possible le jour même de l’opération.

•Capable de monter et descendre des escaliers à la sortie.

•Conduire sa voiture au bout de 15 jours à un mois.

Rééducation :

•Renforcement des muscles du dos.

•Sport tels que la natation et le vélo possibles après un mois.

•Attente de 3 mois pour des sports plus violents ou de la compétition.

Reprise de travail : Variable selon la pénibilité, la couverture sociale, la motivation et le résultat de l’opération. Normalement entre 1 et 3 mois après l’opération.

Quels sont les risques encourus ?

Il existe deux types de risques :

1.Risques liés à votre état général :

•Dépendent de vos maladies et de l’anesthésie.

•Variables et expliqués au cas par cas par votre chirurgien et votre médecin anesthésiste.

•Certains antécédents peuvent favoriser la survenue de complications graves, voire mortelles.

2.Risques liés à l’opération proprement dite :

Erreur de niveau : Opération au mauvais niveau. Il est impératif de rapporter l’ensemble de votre imagerie (radio, scanner, IRM) sans trier vous-même.

Risques neurologiques :

•Paralysie des membres inférieurs, bien que rare.

•Difficulté à uriner les premiers jours, généralement régressive.

•Syndrome de la queue de cheval très rare (<1/1000).

•Fuite du liquide céphalo-rachidien, pouvant nécessiter une réintervention.

Risque infectieux :

•Infections superficielles, profondes, au niveau de l’os et du disque, ou des méninges.

•Septicémie possible et très grave.

Autres risques exceptionnels :

•Lésion des gros vaisseaux de l’abdomen (aorte, veine cave).

•Paralysies au niveau des bras lors de l’installation.

•Compression du globe oculaire, pouvant provoquer une cécité définitive.

Société Française de Chirurgie Rachidienne

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