Dr Clément Denux - Pôle Orthopédique Toulon Liberté - 141 Place de la Liberté, 83000 Toulon

Qu’est ce que le canal lombaire étroit ?

La colonne vertébrale (ou rachis) est constituée de vertèbres, au milieu desquelles se trouve un canal: le canal rachidien. Celui-ci contient la moelle épinière et les nerfs racines nerveuses des nerfs. Au niveau lombaire, la moelle épinière se termine et le canal ne contient plus que les nerfs racines nerveuses des nerfs de la « queue de cheval » qui s’occupent innervent les membres inférieurs et le périnée. Ce canal est généralement assez large pour contenir sans problème toutes les racines nerveuses. Selon votre constitution ou bien et surtout à cause de phénomènes d’usure naturelle (arthrose avec développement de « becs de perroquets » qu’on appelle ostéophytes), un rétrécissement du canal rachidien (sténose canalaire lombaire ou canal lombaire rétréci) peut survenir. 

Ce rétrécissement, ou « sténose » du canal rachidien va entraîner une compression des éléments nerveux contenus dans le canal rachidien et être à l’origine des signes suivants :
 
 • Difficultés à la marche : typiquement, au début de la marche tout est normal puis progressivement s’installent des douleurs, une sensation de faiblesse des membres inférieurs, des sensations d’engourdissement, de fourmillement, de picotement des jambes ; l’ensemble de ces signes vont plus ou moins rapidement imposer l’arrêt de la marche. Puis, progressivement, avec le repos, et surtout la position assise, ces sensations disparaissent, les douleurs s’apaisent permettant ainsi de reprendre la marche, mais elles réapparaîtront ensuite après le même délai de marche (c’est la claudication neurogène intermittente). 
 
• Douleurs des membres inférieurs (sciatique) survenant principalement à l’effort mais aussi parfois au repos. 
 
• Douleurs du dos : lombalgie, liée à l’arthrose lombaire.
 
LES TRAITEMENTS POSSIBLES EN DEHORS DE LA CHIRURGIE
 
Seule l’intervention chirurgicale permet d’élargir le diamètre du canal rachidien. Les symptômes peuvent toutefois être atténués par un traitement médical conservateur : antalgiques, antiinflammatoires, infiltrations, associés ou non à une rééducation (kinésithérapie, physiothérapie, etc…). L’élément déterminant pour décider d’une intervention est donc la tolérance à cette situation, puisqu’il  n’y a pas de risque de paralysie brutale et définitive puisqu’elle siège en dessous de la terminaison de la moelle épinière. Il n’y a pas d’inconvénient majeur à attendre, le risque de paralysie est rare et le fait de différer la chirurgie ne modifiera pas le résultat attendu. Il n’y a pas urgence chirurgicale et une intervention n’est donc envisagée que quand le patient a eu un traitement médical complet ou s’il présente un des cas suivants Il n’y a pas urgence à opérer en dehors des cas suivants : 
– Déficit moteur (parésie) (sciatique paralysante), 
– Douleur intolérable non soulagée par les morphiniques (sciatique hyperalgique), 
– Syndrome de la queue de cheval (troubles de la sensibilité périnéale, dysfonctionnements sphinctériens en particulier urinaires ou anal avec défaut de contrôle sphinctérien.
 
 L’HISTOIRE NATURELLE DU CANAL LOMBAIRE ETROIT 
 
 L’évolution des symptômes liés au rétrécissement du canal rachidien est difficilement prévisible. Il peut apparaître des poussées douloureuses mais aussi de longues phases de stabilité voir de franches accalmies. Il ne faut donc pas se faire opérer du fait de la crainte de l’évolution à venir de l’invalidité mais bien en fonction de l’état fonctionnel au moment de la prise de décision, alors qu’un traitement médical a bien été suivi
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Source : Société Française de Chirurgie Rachidienne – www.sfcr.fr